π qui roule amasse la mousse

Ce blog de viande ne parle vraiment que de bière, mais le couple le plus célèbre de l’internet romand m’a mis la pression (ahah) pour que je parle de notre virée au

PI-BAR. (dont je te déconseille le site internet, je te connais, tu vas te moquer)

Le pi-bar, rue du Valentin à Lausanne, c’est entre 120 et 140 bières à la carte. Si tu y vas à pieds depuis la Riponne, normalement, la première tu la bois d’une traite tellement la montée t’a donné soif.

Et un patron qui connaît et aime vraiment son sujet. Et, tous les premiers mardis du mois, une soirée dégustation.
Normalement, on te propose trois bières et un plat mais comme on a réservé trop tard, on a eu 10 bières (oui, ça donne envie de réserver trop tard) – en petits verres, hein – et quelques tapas un peu légers, mais bons.

Avec chaque bière, l’explication scientifico-religieuse du patron des lieux. Si tu aimes la bière, je te conseille vraiment la dégustation. Si tu aimes un peu la bière et que tu as envie de découvrir, le patron sera vraiment de bon conseil. Et si tu aimes beaucoup la bière, surtout la 1664, tous les goûts sont dans la nature. Mon pauvre ami.

Bon, tu voulais savoir ce qu’on a bu ? De toutes façons, je suis obligé de te raconter, sinon le couple le plus célèbre de l’internet romand va bouder.

(aux photos : Funambuline)

D’abord une Lager anglaise, de la brasserie Samuel Smith. Très bien pour commencer cette dégustation : ça reste de la lager, mais avec beaucoup de goût, très agréable.

Puis une Kloster Andechs, une dunkel Weiss ou bière blanche brune. Oui, je sais. En réalité, la bière blanche est une bière à base de blé. Et n’est pas forcément blanche. Et donc là, c’est une bière blanche plus noire qu’une arabe la préférée de Nadine Morano, désaltérante et estivale. Avec un léger arôme de banane, même.

Ensuite, une Pale Ale américaine, houblonnée à cru avec du houblon Cascade. Je te refais pas toute l’explication (parce que j’avais déjà un coup dans l’ale, ahaha), le houblonnage à cru est un procédé qui donne plus d’arôme à la bière et le Cascade un houblon typique des Etats-Unis, un peu amer mais très aromatique. Le même qu’utilise Docteur Gab’s pour sa Cascade (comme quoi le nom est bien trouvé).

Puis la grande découverte de la soirée, et c’est une bière suisse, comme quoi souvent l’on va chercher à l’autre bout du monde ce qui était en fait à Sainte-Croix, comme le disait souvent Saint-Exupéry. L’Amoureuse est une bière dont le goût rappelle celui de la gueuze, en moins acide. C’est une bière que les Trois-Dames ne brassent malheureusement plus, aromatisée au Chasselas vieilli en fût de chêne. sa petite soeur l’Amoureuse numéro 2 est elle au Pinot noir et j’aimerais beaucoup, beaucoup en goûter.

Encore une bière suisse pour continuer, et encore une excellente surprise. L’Humeur noire, une stout, de la brasserie lausannoise du Maupas (dans une série de bières à fermentation haute refermentées en bouteille intitulée « Les fleurs du malt » (LOL)). J’ai vraiment beaucoup apprécié cette bière, très aromatique. Mais bien sûr, faut aimer la stout.

Ensuite, comme le disait souvent Bruce Springsteen quand il parlait à John Lennon, Back in the USA, avec une Rogue, dont j’avais goûté l’excellente Juniper pale ale le jour de la balade des levures. Là, c’est une porter. Avec un IBU de 54, même. (ah non pardon, je me suis trompé de lien).
Et c’est là que tu te dis que dix bières, c’est un peu beaucoup. Son goût a été un peu noyé par celui de la précédente, ça mériterait une dégustation plus individuelle.

Puis une Triple Karmeliet, mais je suis sûr que tu connais déjà. Mioum mioum.

Tiens, j’ai pas de photo de la Karmeliet.

Ensuite, une Fruit Défendu, une bière brassée par Hoegaarden. Et là, même remarque que pour la Porter Rogue : cette bière est excellente mais, là, au milieu de toute cette débauche houblonnesque… Bon ben j’avoue qu’elle ne me laisse pas spécialement de souvenir. Et c’est triste. L’étiquette est très bien, le mec qui l’a peinte ira loin.

Encore une bière vaudoise, la « Blonde à la bleue » de la brasserie de la Côte. Comme son nom l’indique, elle est aromatisée à l’absinthe. Du coup, faut aimer l’anis. C’est idéal pour l’apéro : pas besoin de choisir entre ta bière et ton pastis.

Et pour finir ? La meilleure bière du monde (d’après Ratebeer), rien que ça. Donc belge, évidemment. La Westvleteren 12 était une bière d’abbaye à peu près introuvable. L’abbaye a eu besoin de sous et a décidé d’augmenter la production et de laisser sortir quelques palettes. Les amateurs se sont évidemment rués dessus et tu peux en boire, notamment au Pi-Bar et au bar Tabac. J’aimerais la regoûter dans d’autres circonstances, peut-être un peu plus sobre, par exemple, mais c’est vrai que c’est une très, très, très bonne bière.
Tellement bonne et rare que là non plus, je n’ai pas de photos.

Et je laisserai les spécialistes internationales te causer des hamburgers et des poulpettes qui nous ont permis de mettre une petite couche de viande sur toutes ces couches de houblon. (EDIT : Voilà, c’est en ligne !)