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Lyon

Et pour inaugurer un blog qui parle de bouffe, rien de tel que de raconter un week-end à Lyon… La réputation de Lyon est, parfois, un peu usurpée mais il est tout à fait possible de s’y régaler. A condition, comme dans à peu près toutes les villes touristiques du monde, d’éviter les quartiers les plus envahis. Mais comme dans à peu près toutes les villes touristiques du monde, il suffit parfois de marcher quelques pas pour tomber sur de très bonnes adresses.

A part le premier, nous avons découvert tous ces restos au hasard complet et il a bien fait les choses !

Le Patagon lyonnais, [site] recommandé par Ophise. Bien situé place Sadique Arnaud Sadi Carnot, tout près de la gare Perrache. Un bouchon lyonnais assez typique, avec une toute petite terrasse située sur une route assez passante, mais ça reste très supportable. En entrée, nous nous sommes partagé une salade avec toasts au St-Marcellin, juste parfaite : la sauce était bonne, la salade était accompagnée de petites tomates délicieusement fondantes, et le fromage était (qui a un synonyme de fondant?) absolument parfait. 1000 fois meilleure que la salade avec toasts au St-Marcellin mangée une semaine plus tôt à St-Marcellin, c’est quand même ballot. En plat, j’ai pris des quenelles de brochet gratinées… Aucun reproche à faire au cuisinier, un peu plus à moi. Quelques semaines après avoir mangé les meilleurs filets de brochet du monde aux Charbonnières, dans la Vallée de Joux, j’ai un peu regretté mon choix. Mais c’était bon, quand même. Ma zouz a mangé un tartare, plutôt bon. Pour le dessert, elle a pris le fondant au chocolat qui est décidément sur toutes les cartes en France (et environ sur une carte sur mille en Suisse), bien fondant au centre. Oh oui, un reproche quand même : l’ardoise qui affiche en énorme un menu alléchant mais servi uniquement le midi, ça m’agace à chaque fois. Et l’ardoise sur laquelle la moitié des plats sont effacés, ça fait un peu plus fait maison, mais ça agace parce que forcément, le plat que tu voulais est celui qui est effacé. Forcément.


Samedi midi, après une limonade aux limonades de Marinette, [site haut en couleurs] un bistrot très sympa si vous aimez la décoration kitsch et surchargée, qui imite une épicerie des années 60, mon coup de coeur de ce séjour. La becquée [site ludique] est un « bistrot à tartines », sans prétention mais très très sympa pour dîner (oui, à midi, on dîne, c’est comme ça). On y mange des salades et des tartines, super bien garnies, et ça m’a permis de découvrir la cervelle de canut. L’accueil est excellent, le patron vraiment jovial, et il faut faire descendre ses commandes soi-même depuis la cuisine à l’aide d’une manivelle, ce qui amène un côté ludique parfait pour les grands gamins dans mon genre. Pour le dessert, si la tartine aux mûres de ma zouz était un peu acide, ma mousse au chocolat avec des feuilles de menthe était parfaite. Et pour le coup : la rue était très très calme, mais à quelques mètres à peine des hordes de touristes qui piétinent rue du Boeuf et rue St-Paul.

Le soir, le grand dépaysement de ce voyage. En route pour un resto qu’on nous avait recommandé, nous sommes tombés nez à nez sur un restaurant arménien, le Sayat Nova [fiche sur le « guide du Petit Paumé »]. Et si nous y sommes entrés, c’est à cause de Kourkov : à force de voir les personnages de « Laitier de nuit » manger des pelmenis, nous nous sommes sentis obligés d’entrer dans ce restaurant qui en proposait. Et nous nous sommes retrouvés en plein milieu d’une fête d’anniversaire arménienne, avec musique et danses. Assourdissant, mais unique et plutôt drôle. En entrée, l’assortiment de mezzés aurait suffi à nourrir une famille de boulimiques, surtout après le plateau d’apéro dévoré l’après-midi avec Makuramis sur une péniche, le Sirius (l’endroit idéal quand il fait chaud à Lyon, nous avons d’ailleurs dû nous battre pour trouver une place, et ce n’est même pas une façon de parler). Du très bon et du moins bon, forcément, dans cet assortiment, mais comme même le moins bon était bon, ça va. Seul bémol, on aurait pu nous expliquer ce qu’il y avait dans notre assiette : je n’ai pas réussi à identifier formellement la composition du meilleur plat, ça m’énerve (mais il y avait du poisson).
Et pour la suite, mes dolmas, des feuilles de vignes farcies à la viande, étaient meilleures que les pelmenis, des raviolis farcis à la viande, de ma zouz. Et tu m’excuseras de ne pas avoir pris de dessert.
Alors oui, mezzés, pelmenis, dolmas : la cuisine arménienne est un grand mélange de cultures grecque, russe, moyenne-orientale et, sur ce que j’ai pu en juger au Sayat Nova, le résultat est plutôt excellent. Dommage, le vin arménien n’était proposé qu’en bouteilles. Bon ok, on trouve du vin pas trop mauvais dans la région de Lyon, c’est juste que j’aurais aimé goûter.

Dimanche midi… bon ok, nous nous sommes précipités dans ce piège en toute connaissance de cause. Je savais pertinemment que le boui-boui casé juste à côté du palais du Facteur Cheval, à Hauterives, ne serait pas un temple du bien-manger. Mais je suis parti du principe qu’un gratin de ravioles ne pouvait pas être mauvais : rien ne peut être mauvais quand on y met de la crème et du fromage. Après plus d’une heure d’attente, et une excellente salade à la terre, je me suis rendu compte que j’avais été naïf en prenant le gratin de ravioles aux cèpes : les champignons étaient évidemment séchés et mal réhydratés… Ma zouz a pris le sien aux noix, choix moins sot : alors qu’en Suisse, dans un endroit touristique, il y aurait eu environ 1/8e de noix, là, il y en avait carrément trop (bon ok : en Suisse, dans un endroit touristique, on aurait mangé de la saucisse et des frites pour 30 balles et encore, la cuisine aurait fermé à 12h15). Ah oui et en Suisse,au bout d’une heure d’attente, on nous aurait lancé les assiettes à la figure alors que là, la serveuse était très sympathique (elle a même essayé quatre fois de nous apporter les plats d’autres clients).

Dimanche soir, encore un resto très lyonnais, le 9 Mercière [site interdit aux épileptiques] (c’est pratique, c’est aussi l’adresse). Une serveuse qui faisait un peu peur, mais finalement un service très sympa. Si nous y avions été le premier soir, j’aurais peut-être pris un de leurs morceaux de viande de 500 grammes, mais mon estomac a menacé de se mettre en grève si je faisais ça. Je me suis donc rabattu sur un saucisson lyonnais, servi avec sauce vigneronne, salade et frites maison, assortiment bizarre mais qui passait finalement bien. D’autant plus que les frites maison n’étaient pas des frites mais des patates au four, carrément meilleures. Ma zouz a pris un pavé de saumon, je l’ai trouvé un peu fade mais elle non alors ça va. Pour le dessert, je vous laisse deviner ce qu’elle a pris, c’est à base de chocolat et c’est un peu fondant, alors que j’ai opté pour le crumble aux fruits rouges, bon mais pas exceptionnel, beaucoup trop de sable et pas assez de fruits. Le tout avec un pot de Vacqueyras plutôt très bon.

Un mot de l’hôtel encore ? L’Axotel était bien situé, confortable, pas cher, mais ici c’est un blog qui parle de bouffe. Nous n’avons pas essayé le Chalut (cha va?), le resto de l’hôtel, à la carte plutôt intéressante [chite]. Le buffet de petit déjeuner était très copieux. Mais typique d’un buffet de petit déjeuner : difficile d’échapper au mauvais café, au fromage en plastique et au jus d’orange jaune clair (comment ils font pour lui donner cette couleur?). Bref, roboratif, c’est très bien avant d’aller faire plein de visites, mais pas un souvenir gustatif impérissable.

Et depuis, je ne me nourris que de salade.