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Monthly Archives: octobre 2012

Parfois, quand tu es journaliste, mais ne le répète pas, il arrive que tu doives écrire des publireportages. Et tu y vas un peu en traînant les pieds. Mais parfois, tu en reviens enchanté, par exemple parce que tu as rencontré un patron de bistrot qui t’a parlé de bouffe avec tellement de passion qu’à la fin, tu bavais un peu.

Et même si tu attends trois siècles et demi avant d’aller enfin goûter sa cuisine, tu sais que tu vas être comblé, parce que c’est ça, l’essentiel dans un resto, aimer le produit.

Il Ristorantino est un tout petit restaurant, à Bienne avec une carte qui change évidemment au gré des saisons et un patron qui adore son métier et qui est tout désolé à chaque fois qu’on lui demande « mais vous n’avez pas de pizzas? » Sa vraie passion, ce sont les vins et je te conseille franchement de le laisser choisir pour toi.

Ma zouz et moi y avons mangé samedi. (enfin, un samedi, j’avais oublié ce post dans mes cartons, lol)

En entrée, nous avons mangé du carpaccio de pommes de terre au provolone accompagné de truffes, parce que c’est la saison des truffes, un plat simple mais savoureux, et richement garni, quand la plupart des restaurants se contentent de deux demi-microgrammes de truffe pour dire que. Avec un vin toscan dont j’ai oublié le nom ahah, mais c’était bon.

 

Ensuite, une tagliata de bœuf aux bolets, parce que c’est la saison des bolets, absolument délicieuse, avec un risotto très simple mais parfait. Avec un superbe Cannonau.

 

Et pour le dessert, une panna cotta, assez bonne, et surtout le meilleur tirami su de l’histoire du tirami su. Fait minute, avec du café encore chaud.

L’addition était un peu salée, tout de même, c’est plus un restaurant pour aller faire un bon repas que ta cantine du vendredi soir, dans l’idée (même s’il y a aussi quelques plats de pâtes plutôt abordables à la carte).

Ah oui et à midi, tu peux aussi y trouver des plats du jour pas trop chers et des piadina carrément bon marché et pleines de bons produits italiens.

Non mais tu vois, ce qui me dérange là-dedans, c’est pas tellement l’air pourri qui reste coincé dans la tête pendant trois jours.

C’est pas non plus cette espèce d’image kitschissime de la campagne véhiculée par des pubards qui n’ont jamais sorti une brouette de fumier de leur vie, ni même cette Suisse de carte postale sous ecstasy nostalgique d’une époque qui n’a jamais existé. Au moins, cette fois, ils n’ont pas traversé la moitié de la planète pour aller clamer leur amour de l’écologie.

Et ce n’est pas le fait que le hip hop vende son âme au fric qui me stresse : y avait des prédispositions.

Mais que la Coop persiste à se la jouer championne de l’écologie, ça me fait ricaner. Parce que déjà, un supermarché, c’est rarement écolo, entre le suremballage, l’illumination, le gaspillage de marchandise, comment veux-tu ? Je ne suis pas naïf : un supermarché fait du commerce, pas de l’éducation. Ça m’agace tout de même que dans les restos Coop, il soit quasi impossible de manger local et de saison, même en septembre, même au cœur de la principale région maraîchère de Suisse, mais évidemment, ça impliquerait d’avouer que les courges et le panais c’est super bon, le monde n’est pas prêt, mais bon, j’ai qu’à aller manger ailleurs, aussi.

En fait, tant qu’ils ne viennent pas prétendre qu’ils aiment la nature, tout va bien.

 

Parce qu’après c’est la chanson de Tryo que j’ai dans la tête et c’est à peine mieux.