Vous êtes des millions à vous poser cette question : « C’est bien joli tout ça, mais on mange quoi, en Australie ? »

De la viande, surtout. Et de la bière, un peu.

Le breakfast semble être un concept compliqué, puisque plein de restaurants proposent fièrement de t’en servir toute la journée. Mais à vrai dire, je n’ai pas tellement testé ces pittoresques spécialités locales, telles les « spaghetti on toast ». J’ai en revanche essayé la Vegemite, un genre de Cenovis en moins bon.

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Le croissant toasté farci au jambon et fromage. Voilà, voilà.

A Sydney et Melbourne, beaucoup de restaurants internationaux, asiatiques, italiens, grecs, français et même suisses. Le mieux, comme toujours et partout, c’est quand même souvent de faire confiance à TripAdvisor, mais attention, il est possible que l’Australien n’ait pas tout à fait la même conception que vous et moi d’un bon resto. Beaucoup de restos de hamburgers, qui te servent souvent le Aussie Burger avec betteraves, oeufs et bacon. Et dans les pizzeria et les hamburgeria, ce concept magique, « The Lot », une pizza ou un hamburger avec TOUT les ingrédients possibles. Eh ouais.

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Parmi les spécialités que tu retrouves sur plein de cartes, le « steak sandwich », en réalité, un steak posé sur du pain rôti plutôt qu’un sandwich. Celui que j’ai mangé était assez bon même si on ne m’avait pas demandé « quelle cuisson ? », recouvert de 30 tonnes de salade ce qui est toujours bon à prendre en voyage. Et du fromage par-dessus. Oui bon. Pourquoi pas.

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Sinon, forcément, plein de trucs de la mer. Souvent frits.L’expérience culinaire la plus mystique : le fish’n’chips de Port Campbell, dans la très belle région de la Great Ocean Road. Tu commences par choisir ce que tu veux manger, poisson (dont, probablement, le nom anglais ne te dit rien), coquille St Jacques (frite, oui, parfaitement), seafood stick (du surimi, donc, mais en meilleur, mais en frit), etc. Tu attends un peu puis on te tend un sachet en papier. Dans lequel tu trouves, tels quels, environ onze kilos de frites et, un peu cachés là au milieu tels des oeufs de Pâques, tes trucs frits. Etonamment, c’est excellent. Mais frit. Tu te brûles un peu les doigts, un peu les genoux, mais c’est bon.

Manger dans des « clubs » (un truc étrange, entre le resto et le mini-casino) est assez compliqué, puisque le manger et les boissons se commandent dans deux endroits différents. Et que tu peux rester assis trois heures sans que personne ne vienne te dire qu’en fait, tu dois aller commander.

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Et des desserts, comment dire, roboratifs.

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Le mudcake, meilleur que son nom l’indique.

Autre spécialité, mais qui se mange plutôt dans des petits snacks spécialisés, le « meat pie », gâteau à la viande : de la viande en sauce, style ragout, souvent très épicée, servie dans de la pâte. C’est en général servi avec de la purée de pommes de terre, de la purée de petits pois et du gravy. Bien trop roboratif pour petit un en-cas, juste pas assez pour un vrai souper.

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(bon, là, c’est la version luxe)

Mais la vraie spécialité aussie, le truc qu’il faut absolument essayer, c’est le barbecue. Dans tous les parcs, tu peux aller gratuitement faire griller ta bidoche sous le regard langoureux de douzaine d’oiseaux aussi pittoresques qu’affamés. C’est un concept assez difficile à comprendre pour un européen : ces barbecues publics sont souvent gratuits, en général très propres, et les gens ne se lèvent pas à huit heures du matin pour aller les réserver…

Et puisque tu es au supermarché pour acheter de la viande, tu en profites pour acheter des timtam, des biscuits au chocolat locaux vachement bons.

Et avec ça, du vin australien, y en a plein de bons.

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Ou de la bière. Comme ici, ils ont des bières de soif pas très bonnes et de plus en plus de micro-brasseries qui dont des choses intéressantes. Très difficile de trouver de la porter ou de la stout, pas tellement de blanches non plus, mais beaucoup de choix tout de même, avec notamment pas mal d’IPA. Si tu passes par Sydney, je te conseille le Lord Nelson, un pub dans The Rocks, qui brasse de très bonnes bières avec une carte de restauration très sympa aussi. Parmi les bières découvertes là-bas, ma préférée s’appelle Fat Yak.

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Et sinon, chose étonnante dans un pays anglo-saxon, leurs cafés sont bons. Par contre, j’ai mis un moment à comprendre comment commander et même, je n’ai pas trouvé l’option entre baignoire

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et demi-goute

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Leurs fromages, en revanche, sont en règle générale immangeables.

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Et… ah non, ça, ça se mange pas.

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Comme l’indique bien le nom de ce blog, j’ai une tendresse certaine pour les légumes dits anciens, ceux qu’on a un peu oubliés parce qu’ils n’étaient pas assez rentables, pas assez jolis ou associés dans l’imaginaire populaire à des périodes de disette. Quand tu t’efforces de manger de saison, autant avoir du choix, donc autant s’intéresser à ces légumes oubliés. Et puis surtout, j’ai du mal à découvrir un truc que je ne connais pas sans avoir envie d’y goûter, sauf si ce truc concerne les tripes. Ca me perdra probablement.

L’autre jour, alors que je refaisais mon stock de saucisses en France, je suis tombé, dans un super-marché avec un U dans son nom, sur ceci :

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Les petits rouges s’appellent oca du Pérou, l’autre c’est de la capucine tubéreuse. Ce ne sont pas vraiment des légumes oubliés, en fait, puisqu’ils viennent d’Amérique du Sud où ils sont encore consommés. Ils ont failli être cultivés ici pour remplacer nos bonnes vieilles patates pendant les épidémies de mildiou, et puis finalement non. D’ailleurs, la capucine tubéreuse semble sympa si tu as un jardin, vu que ça fait de bien jolies fleurs en plus d’être mangeable.

Internet ne les connaît pas encore très bien. J’ai trouvé quelques recettes, peu. Alors j’ai un peu improvisé.

D’abord, j’ai fait un mélange de légumes à la vapeur : pommes de terre, carottes, oca, capucine. L’oca donne une sympathique saveur acidulée. Je trouve que le mode de cuisson rend peu hommage aux capucines tubéreuses, qui ne gagnent pas à être cuites trop longtemps. On distingue tout de même le goût caractéristique, que je serais bien en peine de décrire mais j’aime bien. Ce n’est pas mon légume préféré de tous les temps, mais ça change.

Comme j’avais eu la main un peu lourde, j’ai testé la capucine tubéreuse crue, sur une salade. C’est assez surprenant. Cru, ce légume est très piquant. Mais la sensation s’estompe plus rapidement qu’avec les autres aliments piquants. J’aime beaucoup, mais il faut tout de même utiliser avec parcimonie. Quelques lamelles sur une salade (ça donne une jolie couleur, en plus), pas plus, à mon avis.

Et finalement, avec les restes, j’ai fait une purée d’ocas et des röstis de capucine tubéreuse.

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La première était assez réussie, avec de nouveau cette petite saveur acidulée et légèrement sucrée. Malheureusement, la couleur rouge du légume cru ne reste pas.

Les röstis étaient également intéressants, je pense qu’il faudrait les cuire moins longtemps toutefois.

Voilà, donc, pas les meilleurs légumes de tous les temps mais une alternative intéressante et bienvenue, mars, c’est un peu le mois où on regrette d’avoir un jour dit « nan mais de toutes façons moi je mange de saison » tellement on en a marre des poireaux et des carottes.

Les indices ne trompent pas : c’est l’hiver (j’ai trouvé un corbeau mort devant ma porte l’autre jour). Et l’hiver, tu manges des légumes d’hiver. Des courges, des panais, des racines de persil, des topinambours, des raves et des navets, des endives braisées, des salsifis, et quand tu repenses à cette période où tu pensais « en hiver y a que des choux » en ricanant nerveusement.

Bon et bien figure-toi que ce soir, j’ai fait un Hamburger au chèvre et à la rave (mais peut-être que tu appelles ça navet). Après de longues hésitations, j’ai décidé d’appeler cette recette le Ravensburger.

Pour deux personnes il te faut :

– des buns (tu peux les faire toi-même si ça t’amuse)

– un oignon pas trop gros

– une rave (que tu appelles peut-être navet)

– du fromage de chèvre

– 300 g de viande hachée

– sel, poivre, épices

D’abord, tu confectionnes tes steaks hachés. Tu mélanges ta viande avec du sel, du poivre, un petit peu d’oignon haché finement, un peu de piment d’espelette si tu as ça, un peu d’herbes italiennes séchées, enfin, comme tu veux, comme tu aimes, mais que ça ait du goût un peu.

Tu coupes en petites tranches très fines très mignonnes ta rave (que tu appelles peut-être navet), et le reste de ton oignon.

Tu fais cuire à la poêle ta viande. Sans matière grasse, malheureux.

Quand elle est prête, tu peux la laisser dans ton four à 90 degrés, comme ça ça reste bien chaud.

Tu fais ensuite revenir ton oignon et ta rave (que tu appelles peut-être navet) dans un peu d’huile. Mais oui, d’olives, si tu veux, très bien. Et si tu veux tu peux remplacer tes oignons par le super confit d’oignons de ta zouz.

Tu réserves (ça veut dire mettre de côté, pose ce téléphone) et tu fais fondre un peu ton chèvre mais vraiment un peu.

Tu toastes ton pain. Si. Sinon il va être froid et c’est dommage.

Tu confectionnes tes hamburgers en essayant de ne pas en mettre partout.

Et tu sers vite avant que ça refroidisse avec des patates sautées ou ce que tu veux d’autre.

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Et c’est tout.

Winter is coming, comme on dit dans le Nord. En prévision des frimas qui arrivent, vous aurez soin de mettre un peu de gras. Et pour cela, quoi de mieux qu’un week-end en Gruyère ? Une région où toutes les maisons sont en Gruyère (mais pas en gruyère, hein) ne peut que plaire aux gourmets.

Samedi soir, après avoir frénétiquement sondé iTaste et tripadvisor et soigneusement évité un resto qui servait du poulet au panier, du graillon et des bières à tous les alcoolos de la région, nous avons finalement opté pour « La Cabriolle », un restaurant avec une carte pleine de propositions alléchantes, où nous avons goûté la fondue au chèvre, que j’avais envie de découvrir depuis longtemps et qui est un peu la spécialité de la maison.

Verdict : c’est excellent, malgré un goût de chèvre tellement peu prononcé que je ne suis toujours pas sûr que la serveuse un peu émotive ne s’est finalement pas trompée. Le fromage est un peu épais (idéal avec des amis un peu pingres : on perd forcément beaucoup de morceaux de pains dans le caquelon donc on finit par payer beaucoup de bouteilles), mais surtout, surtout, très digeste et très peu salé. Toutes les fondues de « La Cabriolle » sont servies avec des petites patates nouvelles, du pain aux céréales et du pain « normal » que du coup on ne touche pas trop. Et c’est assez léger pour qu’il te reste de la place pour des meringues avec de la crème double pour le dessert.

Dimanche midi j’ai, pour la première fois de ma vie, osé manger dans un restaurant à Gruyères même, l’hostellerie St-Georges. Et j’ai été « déçu en bien ». Il y a bien quelques menus hors de prix à la carte, mais il est tout à fait possible de manger pour pas trop cher – en l’occurrence des röstis au jambon de la borne, juste comme des röstis au jambon de la borne doivent être (à la limite, le petit drapeau, c’était pas complètement indispensable).

Avec pour le dessert une tartelette au vin cuit, délicieuse. Et évidemment un café avec évidemment le petit godet de crème double en chocolat parce que sinon c’est même pas la peine d’aller en Gruyère.

et pour le deuxième dessert (ben quoi?) un « café Giger » au café Giger, et puis de toutes façons y a tellement peu de meringues et tellement peu de crème double que bon, hein, voilà.

Le tout dans un décor poétique et enchanteur :

Et ensuite, quand tu as fait tout ça, il ne te reste qu’à ramener quelques meringues et un peu de crème double pour ne pas avoir fait le voyage pour rien et ne t’en fait pas, on a beau être en Suisse, miraculeusement, des gens ont compris qu’il était tolérable d’être accueillant avec le touriste de passage et donc, tu trouveras plein d’endroits ouverts le dimanche.

Hier soir, j’ai vécu, soutenu par Marco et ses claviers, un des moments les plus importants dans la vie d’un homme : mon baptême de St-Martin.
La St-Martin est une tradition de l’Ajoie. Traditionnellement (les explications scientifiques sont de burninghat), on tuait le cochon en prévision de l’hiver et on devait donc manger tout ce qui ne se conserve pas. Et faire une grande fête et de picoler un peu avant l’hiver aussi, tant qu’à faire. Aujourd’hui, la manifestation s’est un peu commercialisée : il y a des pré-St-Martin, des post-St-Martin… La plupart des sociétés locales y font leur soirée annuelle, des touristes du continent montent au Jura pour s’encanailler et s’empiffrer un peu au son de l’accordéon Bontempi et même le vénérable Georges Wenger propose son menu de St-Martin.
On s’empiffre, donc, dans une ambiance festive… Il ne faut pas être trop trop allergique aux soirées qui se finissent en chenille ou aux bourrés qui viennent demander au joueur de Bontempi s’il ne pourrait pas nous faire une petite valse. Et n’y va pas pour une soirée intime et romantique, enfin, chacun son truc, peut-être que le porc fait ressortir ton côté ténébreux, mais je te déconseille quand même. Et si dans certaines cantines on a paraît-il tendance à aligner les plats, dans mon expérience, c’était plutôt le contraire : il ne faut pas être trop pressé.

J’ai donc savouré un excellent menu de St-Martin à l’auberge de l’Aigle à Grandfontaine.

Tout commence avec la gelée de ménage. Ça n’a pas forcément l’air appétissant, mais c’est délicieux.

Ensuite, le boudin, avec évidemment de la compote de pommes, des röstis et de la salade de racines rouges.

Comme je raffole pas du boudin, j’ai préféré le sauter.

Du coup j’étais mort de faim quand est arrivé le plat suivant, les atriaux avec de la salade verte, même que j’en aurais bien mangé plus vu que c’était très bon.

Après ça, histoire de reprendre des forces, le « coup du milieu », un sorbet prune arrosé de damassine, juste sublime (tellement que le temps de faire la photo, j’avais déjà tout mangé).

Ensuite, alors qu’il est déjà minuit et que certaines tables se vident déjà, on passe enfin aux choses sérieuses.

Puis, pour faire passer tout ça, le meilleur rôti de porc de toute l’histoire du rôti de porc.

Et curieusement, pour finir, des toetchés, qui se servent plutôt en début de repas d’ordinaire.

Et pour digérer, un café avec une petite damassine, mais ne le dites pas, je suis supposé faire octobre sobre.

Finalement, un menu pas si insurmontable que ça, les portions sont raisonnables et les délais entre deux plats suffisants pour digérer un peu – même s’il veut mieux prévoir une petite balade digestive en rentrant sur le coup de trois heures du matin.

Non mais sinon, il y a complètement moyen de manger bien à Barcelone. A n’importe quelle heure, pour pas trop cher, en général avec le sourire, autant de choses qui épatent toujours les Suisses.

Il faut évidemment éviter soigneusement les endroits touristiques. S’il y a un menu en seize langues, tu ne rentres pas. S’il y a quelqu’un devant la porte payé pour passer sa journée à essayer d’alpaguer les touristes de passage, tu pars en courant et en criant « Satan, Satan ».

Si tu es persuadé que la spécialité locale, c’est la paella accompagnée d’un verre de sangria, tu es gentil, tu vas voir sur un autre blog si j’y suis.

Et sinon, voici quelques adresses testées et approuvées.
Can Margarit : dans le quartier de Poble Sec, un peu en dehors de la grosse masse de touristes, un resto avec un décor très boisé. On t’offre directement un petit verre de vin à l’entrée, que tu te sers toi-même, à la bonne franquette espagnolette franquette. Puis, sur la carte, plein de plats plutôt simples et très bons. Avec, par exemple, la possibilité de commander une « assiette de jambon et de pain », ce qui est un peu surprenant de prime abord mais qui passe très bien si tu as envie de quelque chose de léger.

Source :lafourchette.com

La spécialité de la maison, c’est le lapin, j’en ai pas pris parce que je n’aime pas le lapin. Mais leurs escargots (heureux, précise la carte) sont sublimes – servis avec une sauce type chasseur, et pas le traditionnel beurre à l’ail. Ils te servent aussi du pan amb tomaquet (pain aux tomates, donc, spécialité locale) sur des tranches de 150 mètres de long. Et des poulpes absolument délicieux. Le tout avec le sourire et pour pas très cher. Et leurs desserts… bon ok, j’ai pris une glace au nougat qu’on m’a amené directement dans son emballage « La Laitière », ça avait le mérite de la franchise. Par contre, on t’offre le petit verre de Moscatell avec.

Quimet y quimet : toujours dans Poble Sec, une adresse incontournable pour aller se taper des tapas. C’est petit et bondé, on mange debout (de toutes façons, les tapas, ça se mange debout) en jouant un peu des coudes, mais l’ambiance est très sympa (sauf pour ces malheureux français arrivés un peu après nous et qui ne parlaient pas un mot d’espagnol – et encore moins de catalan, tu penses). Il faut y aller un peu au feeling, parce que les gens qui te servent n’ont absolument pas le temps de t’aider, mais franchement, tout est très bon (j’ai beaucoup aimé le mélange « Torta del Casar » – châtaignes). Y compris la bière maison, et le petit vermouth de la casa pour faire passer.

source : http://eatpraynap.blogspot.ch/ (oui ben je n’ai pas réussi à faire de bonnes photos)

Et puis, surtout, la marisqueria de la paradeta [lien]. Un resto de fruits de mer (plusieurs, en réalité, quatre ou cinq dans la ville) où tu entres, tu choisis tes…
Non bon, pardon. Un restaurant de fruits de mer où tu fais la queue pendant une bonne heure (merci encore aux gens qui ont fini par changer d’avis au bout de 59 minutes et qui nous ont fait gagner un rang dans la queue – l’astuce, en réalité, c’est d’arriver vers 22 heures 30), tu choisis tes fruits de mer sur l’étal et tu te régales. Des homards, des crabes, des couteaux, des coquillages, des moules, mais franchement c’est dommage, des petits trucs louches que je n’ai pas goûté, ce sera pour l’an prochain. Quand tu as choisi, tu décides si tu préfères tes plats à la plancha, frits, bouillis… et tu attends. Les plats arrivent dès qu’ils sont prêts (fais gaffe quand même à pas manger froid si tu n’as pas un diplôme de décortiquage de crabe) – et il faut un peu avoir l’oeil pour commander assez mais pas trop (mais bon, on se forcera, hein).

Source : europtrotteur.com (j’avais pas mon appareil)

Le service est assez exécrable, trop de monde, les prix sont un peu plus élevés qu’ailleurs mais franchement bon marché pour la qualité de la nourriture (du moins, pour un Suisse) et puis il faut avoir vécu ça.

Et puis deux numéros complémentaires : Lactuca, juste en face de la Sagrada Familia, un buffet self-service où tu peux t’empiffrer de salades, ce qui fait du bien une fois de temps en temps, si si. Leurs plats préparés n’ont en revanche aucun intérêt. Mais c’est tout de même nettement mieux que la McDo voisin. Et le Cat Bar, un resto vegan qui fait d’excellents hamburgers, des gâteaux très chouettes et qui sert aussi plein, plein de bières artisanales, catalanes et écossaises (de la Punk à la pression, ¡ yipa !). Avec probablement le service le plus nul au monde (du genre où tu finis par aller te servir ta bière et ton gâteau toi-même, y a pas de raisons), mais bon, on est en vacances, on a le temps.

Ah oui, dans les bières catalanes, je te conseille la Yria. Ou la Popaire si tu collectionnes les étiquettes (sinon, elle est bien mais sans plus).

En vacances, il y a toujours un moment où ton estomac saturé de graisses crie grâce, plus rarement le contraire. Surtout à Barcelone, où on considère que ça, c’est un dessert raisonnable, juste après une entrée gratinée au kilotonne de fromage et un plat délicatement noyé sous un semi-remorque de sauce :

 

Il y a donc fatalement un moment où tu vas te dire tiens, allons faire le marché, acheter deux trois trucs sans huile. Surtout à Barcelone. Ou, au milieu de l’ultratouristique Rambla, l’incroyable Boqueria, vaut absolument le détour. A la limite, tu peux même y aller juste pour regarder et te planter au milieu du passage pour faire les même photos que des trillions de touristes avant toi (avant ou en même temps). Il faut juste jouer un peu (beaucoup) des coudes, ne pas s’arrêter dans le premier stand venu mais faire tout le tour avant d’acheter. Et puis manger des tapas, paraît-il (je ne l’ai pas fait).

Comme le disait le poète, « Au marché, au marché, tu peux tu peux tout trouver » :

des fruits, des légumes, des tas de piments

des escargots vivants qui essaient de s’échapper

des poissons morts qui essaient de t’impressionner

des tripes et des têtes de cabri pour la soupe du soir

des Ecossais saouls (enfin là ils sont dehors, mais il y en avait aussi dedans)

et plein de choses plus appétissantes, jambons, champignons de toutes sortes, jus de fruits délicieux…

 

Parfois, quand tu es journaliste, mais ne le répète pas, il arrive que tu doives écrire des publireportages. Et tu y vas un peu en traînant les pieds. Mais parfois, tu en reviens enchanté, par exemple parce que tu as rencontré un patron de bistrot qui t’a parlé de bouffe avec tellement de passion qu’à la fin, tu bavais un peu.

Et même si tu attends trois siècles et demi avant d’aller enfin goûter sa cuisine, tu sais que tu vas être comblé, parce que c’est ça, l’essentiel dans un resto, aimer le produit.

Il Ristorantino est un tout petit restaurant, à Bienne avec une carte qui change évidemment au gré des saisons et un patron qui adore son métier et qui est tout désolé à chaque fois qu’on lui demande « mais vous n’avez pas de pizzas? » Sa vraie passion, ce sont les vins et je te conseille franchement de le laisser choisir pour toi.

Ma zouz et moi y avons mangé samedi. (enfin, un samedi, j’avais oublié ce post dans mes cartons, lol)

En entrée, nous avons mangé du carpaccio de pommes de terre au provolone accompagné de truffes, parce que c’est la saison des truffes, un plat simple mais savoureux, et richement garni, quand la plupart des restaurants se contentent de deux demi-microgrammes de truffe pour dire que. Avec un vin toscan dont j’ai oublié le nom ahah, mais c’était bon.

 

Ensuite, une tagliata de bœuf aux bolets, parce que c’est la saison des bolets, absolument délicieuse, avec un risotto très simple mais parfait. Avec un superbe Cannonau.

 

Et pour le dessert, une panna cotta, assez bonne, et surtout le meilleur tirami su de l’histoire du tirami su. Fait minute, avec du café encore chaud.

L’addition était un peu salée, tout de même, c’est plus un restaurant pour aller faire un bon repas que ta cantine du vendredi soir, dans l’idée (même s’il y a aussi quelques plats de pâtes plutôt abordables à la carte).

Ah oui et à midi, tu peux aussi y trouver des plats du jour pas trop chers et des piadina carrément bon marché et pleines de bons produits italiens.

Non mais tu vois, ce qui me dérange là-dedans, c’est pas tellement l’air pourri qui reste coincé dans la tête pendant trois jours.

C’est pas non plus cette espèce d’image kitschissime de la campagne véhiculée par des pubards qui n’ont jamais sorti une brouette de fumier de leur vie, ni même cette Suisse de carte postale sous ecstasy nostalgique d’une époque qui n’a jamais existé. Au moins, cette fois, ils n’ont pas traversé la moitié de la planète pour aller clamer leur amour de l’écologie.

Et ce n’est pas le fait que le hip hop vende son âme au fric qui me stresse : y avait des prédispositions.

Mais que la Coop persiste à se la jouer championne de l’écologie, ça me fait ricaner. Parce que déjà, un supermarché, c’est rarement écolo, entre le suremballage, l’illumination, le gaspillage de marchandise, comment veux-tu ? Je ne suis pas naïf : un supermarché fait du commerce, pas de l’éducation. Ça m’agace tout de même que dans les restos Coop, il soit quasi impossible de manger local et de saison, même en septembre, même au cœur de la principale région maraîchère de Suisse, mais évidemment, ça impliquerait d’avouer que les courges et le panais c’est super bon, le monde n’est pas prêt, mais bon, j’ai qu’à aller manger ailleurs, aussi.

En fait, tant qu’ils ne viennent pas prétendre qu’ils aiment la nature, tout va bien.

 

Parce qu’après c’est la chanson de Tryo que j’ai dans la tête et c’est à peine mieux.

Ce blog de viande est un peu sous-alimenté en ce moment, mais comme la semaine du goût débute aujourd’hui même, je me sens obligé de remettre le couvert.
Par exemple pour te signaler les « soupes du monde » à Moutier : des membres de différentes communautés préparent des soupes de leur pays, en vente en vieille ville ce samedi – l’événement a lieu chaque année depuis quelques temps et j’ai eu l’occasion de déguster des recettes excellentes, le plus dur étant de choisir.

Beaucoup, beaucoup de choses à Lausanne aussi, évidemment, trop de choses même, mais à signaler le passage de Guillaume Long au Bourg samedi soir – forcément, c’est BD-Fil et c’est le début de la Semaine du Goût, c’est donc l’invité parfait – pour un concert culinaro-dessiné.

Et puis une quantité d’événements consacrés au bien manger, qui vont des repas gastronomiques au balades gourmandes, avec souvent un soin particulier apporté aux spécialités locales, bref, miam.